Kumbia Boruka est l’histoire d’une rencontre, le duo Hernan Cortes et de Bob Sikou. Deux univers, la cumbia et le reggae , avec l’envie d’écrire une histoire commune et de présenter une musique métissée correspondant à leur univers de prédilection. Les duettistes ont su s’entourer de musiciens imprégnés par ces musiques latines  et se retrouver sur scène comme sur l’album,  titré comme un leitmotiv commun : La vida se vive !

Hernan Cortés a grandi, dans les années 80, dans les quartiers populaires de Monterrey, mégalopole qui déborde d’elle même et capitale mexicaine de la cumbia. Durant sa jeunesse, pendant qu’il regardait ses parents danser dans les bals de quartier sur ce rythme venu de Colombie et infusé dans toute l’Amérique latine au gré des migrations de travail, il s’imprégnait de cette musique qui raconte la vie de tous les jours, les joies et les galères du petit peuple. Pendant ce temps là, Boris Curien (Bob Sikou de nom de scène) qui a grandit au pied d’une petite tour grise de Dijon, faisait ses armes au sein de la scène reggae. Quelques années plus tard le duo de tête de Kumbia Boruka se rencontrait dans le milieu du reggae lyonnais avec la ferme intention, le moment venu, de marier leurs influences et leur parcours de vie. Hernan a eu la chance d’appendre la science de la cumbia et de l’accordéon auprès de l’un des maîtres du genre, le mexicain Celso Pina (invité sur le titre El Porro Manguangueleno), dont il a été le percussionniste durant de longues tournées internationales. Le choix de collaborer avec son vieille ami (Issue de Bawajafar’n Free de 1998 à 2008 résultat de la fusion d un groupe de reggae Bawajafar et d’un groupe de jazz Free Art Composition signé chez Nocturne) pour l’accompagner au sein de sa propre formation a toujours été une évidence pour Hernan. Amoureux de l’Amérique latine, marié à une Chilienne, Bob Sikou installé à Lyon allait pouvoir tirer les fils qui relient la cumbia et le reggae son univers de prédilection : son talent d’auteur et son énergie positive ont contribué à la naissance de ce beau projet. Liés par une forte amitié et l’envie d’écrire une histoire collective, nos duettistes ont su s’allier avec la fine fleur de la Sono Mondiale made in Lyon et une belle bande de compadres. Aux manettes en studio, l’incontournable Bruno « Patchworks » leur a permis de poser le cadre d’une cumbia hybride, moderne et « consciente ». L’accordéon domine logiquement les débats, mais chaque petit élément s’emboite chez Kumbia Boruka. La guitare virtuose d’Andrès Ségura évoque parfois la version péruvienne de la cumbia, la fameuse chicha nourrie à l’ayahuasca, étirant ses solos vers les limbes psychédéliques. La basse chaloupée du chilien Rodrigo Bastidas Nunez vous invite à la danse pendant que le guijo hypnotique de Tadeo Cortés, le frère d’Hernan, vous donne le tempo. La batterie savante d’Hadrien Santos Da Silva, né en Colombie, s’amuse avec les différents idiomes de la cumbia pendant que la section cuivre éclatante vient soutenir les mélodies de l’accordéon et ouvrir les harmonies. Enfin James Stewart, par ailleurs DJ activiste trempé jusqu’aux os dans la marmite des grooves tropicaux, s’illustrant aux congas. La complicité des musiciens de Kumbia Boruka se retrouve sur scène comme sur l’album titré comme un leitmotiv commun : La vida se vive ! Sur la route depuis un an et demi, ils ont emporté leur cumbia métisse et enfanté sur des scènes prestigieuses comme Les Nuits de Fourvière (Lyon), Le Fusion Festival (Lärz, Allemagne), La Fiesta de la Melonera (Madrid), le Festival de Jazz de Montreux (Suisse), Le Kit Café (Düsseldorf, Allemagne) Le Reitschule (Bern, Suisse), Le Transbordeur ou le Ninkasi Kao (Lyon). Ils ne comptent pas en rester là, et ont bien l’intention de répandre aux quatre coins de l’hexagone ce premier opus pensé un peu comme un Sonidero (sound system de quartier au Mexique, appelé picos en Colombie) qui s’amuse avec les styles pour fédérer toutes les communautés. L’album porté par le rythme de la cumbia s’organise autour des compositions du groupe teintées de reggae avec Ven Aqui , de pop consciente avec Se siente et La Vida se Vive, sans oublier les mauvais tours que peuvent nous jouer le destin avec El Grito et Un Pedazo de Mi. Petit clin d’œil aux racines africaines de cette musique sur le titre El Din Dun. Enfin, des reprises de classiques des sixties revisitées et arrangées à la sauce Boruka comme Danza Negra, La Cumbia del Amor, El Porro Manguangueleno avec Celso Pina ou d’ovni mexicain des années 80 No Bailes de Caballito qui viennent compléter un répertoire singulier qui oscille entre légèreté assumée, goût pour la boruka signifiant en argot mexicain la fête .